Si on prend une grenouille et qu'on la plonge dans une casserole d'eau froide que l'on met lentement à chauffer, la grenouille va tranquillement s'habituer à la température de l'eau et finalement mourir cuite.
Si on prend cette même grenouille et qu'on la jette dans une casserole d'eau tiède, elle va directement s'en échapper.

Notre existence ressemble à celle de cette grenouille. Au fur et à mesure de notre vie nous acceptons certaines formes de souffrance dans nos relations, dans notre posture, etc. Il suffit que cela se fasse par petits pas, par paliers imperceptibles pour que nous n'en prenions pas conscience et que nous acceptions l'inacceptable.
C'est ainsi que l'on peut envoyer des gens se faire tuer à la guerre pour des motifs qui ne les concernent pas ou les faire monter dans des trains et se faire exterminer sans grande résistance.

Mon professeur de tai-chi, Soan, nous a raconté l'histoire du fils d'un chef de la résistance quand il était prisonnier dans un camp au Vietnam. Celui-ci a été torturé assez longuement et n'a jamais livré la moindre information.
Un Chinois a dit aux tortionnaires de le lui confier pour le faire parler. Il l'a nourrit, a pris soin de lui, l'a guérit jusqu'à ce qu'il soit totalement remis. À ce moment-là, il lui a simplement présenté les outils de torture et l'homme a répondu à toutes les questions.
Notre mécanisme d'existence nous pousse toujours vers un côté positif pour pouvoir continuer de vivre. Mais si nous pouvions sortir un instant de notre casserole, il n'est pas sûr que nous accepterions d'y retourner.

Le travail de l'axe en tai-chi nous permet de trouver une méthode pour un mieux-être. Notre corps change, il devient agréable d'y habiter. Beaucoup de pratiquantsont témoigné de ne plus pouvoir supporter une mauvaise posture.
La nécessité de réguler sa posture et son équilibre devient un besoin irrépressible.